Atteintes et Réactions après le Tir

Atteintes et Réaction des Animaux après le Tir.

             Afin de compléter la rubrique « Retours d’Expériences » et si vous arriver à cette étape c’est, je vous le souhaite, que vous avez décoché une flèche !

Et, je dis bien « une » flèche, car avec un arc, il n’y a qu’un coup à tirer…

Une flèche tue par Hémorragie, son pouvoir de pénétration est important, mais sa force de choc dans un obstacle dur (omoplate par exemple) est faible (comparativement à une balle). Avec un arc à Poulie les dégâts et les os traversés sont néanmoins parfois impressionnants.

En clair : l’atteinte recherchée est la zone vitale « cœur / poumons », zone ou l’on trouve un maximum de vaisseaux sanguins, ce qui  occasionnera une mort rapide de l’animal.

Avec un arc, l’animal réalisera bien souvent un départ fulgurant et couvrira une distance comprise entre 40 et 100 m en moyenne (cas d’une atteinte cœur / poumons). Il se couchera rapidement (n’ayant pas compris ce qui lui est arrivé si il n’a pas vu l’archer) et mourra rapidement d’Hémorragie (du sang) ou d’un Pneumothorax (peu voir pas de sang).

Une règle est de mise : ne pas chercher à suivre l’animal trop vite au risque de le relever et de déclencher une fuite sur une distance plus importante. Un délai d’attente de 20 à 30 minutes est recommandé (c’est un minimum).

Important : matérialisez aussitôt l’endroit du tir « Anschulss » ainsi que la direction de fuite, cela facilitera le travail du chien de sang (si besoin il y a). La matérialisation s’effectue avec du papier toilette (biodégradable), que vous devez toujours avoir sur vous en chassant avec un arc !

Personnellement, je laisse ma flèche pleine de sang à l’endroit du tir, fichée en terre. C’est la première chose que le chien de sang (en cas de besoin) sentira en arrivant sur place. J’accroche à hauteur d’homme le premier morceau de papier toilette. Ensuite, je balise la « piste » en laissant les feuilles de papier toilette tomber au sol. Si l’animal n’est pas retrouvé rapidement et si mon atteinte n’est pas bonne je laisse reposer et j’attend le chien de sang. Il est parfaitement inutile de prendre le risque de relever un animal blessé.

Les différentes atteintes :

En cas d’atteinte « plein travers » dans la cage thoracique, je précise qu’une flèche traversera bien souvent l’animal (tir à l’arrêt / au pas) sans s’arrêter : l’animal ne comprend pas ce qui se passe si il n’a pas vu ni senti l’archer. Un vieux dicton indien dit « il est mort mais il ne le sait pas encore »…

Les seuls cas ou un animal reste sur place avec un arc sont : les atteintes à la colonne vertébrale, au cerveau et aux reins (pas toujours et pas mort dans ce dernier cas). Mais ces zones ne doivent pas être recherchées lors de la visée, le risque de blesser est bien trop important.

Abordons maintenant le cas des « mauvaises flèches » :

Car malgré la distance, personne n’est à l’abri d’un mauvaise Flèche…  Animal « sur l’œil », émotions de l’archer, les raisons peuvent être nombreuses…

Les atteintes à l’abdomen tout d’abord : ce type de blessure entraine inéluctablement la mort de l’animal, mais parfois, sur les animaux les plus résistants la distance de fuite peut être de plusieurs km et le recours un  chien de sang nécessaire. L’absence de « force de choc » à l’impact ne permet pas dans ce cas de laisser un animal sur place ou « à vue ». La flèche traversera bien souvent sans s’arrêter et créera des lésions internes importantes, sans grand épanchement extérieur de sang (ce qui ne permet pas une recherche « visuelle » mais impose le recours à un chien de sang)

Viennent ensuite les atteintes d’épaule ou de cuissot. Sauf à toucher une artère et créer ainsi une mort par hémorragie (rapide si artère fémorale), ce type d’atteinte n’est pas forcément mortel.

Abordons rapidement ici la puissance de l’arc utilisé : un arc de forte puissance fera parfois la différence. Je m’explique : prenez une atteinte d’épaule sur un chevreuil, avec 45 ou 50 livres vous êtes condamnés à atteindre l’animal « cœur/poumons », si vous touchez l’omoplate vous n’aurez pas la force suffisante pour la casser et atteindre les organes vitaux.

Avec un arc de 60 livres par contre (et qui plus est à Poulie), l’omoplate sera surement traversée / cassée et l’animal mourra rapidement. Sur des sangliers… C’est une autre histoire !

 Tirez donc toujours la puissance maximum avec laquelle vous parvenez à être précis !

Dans les autres cas (si l’os n’est pas traversé), il n’y a malheureusement pas de règles établies. L’animal parviendra souvent à se débarrasser de la flèche (mais pas toujours et la lame peut rester dans l’os), mais cela n’est pas un gage de survie…

Il existe de nombreux cas ou des animaux sont tués plusieurs mois (voir années) après, et à la découpe on trouve une lame figée dans un os…

La survie dépendra de la capacité de l’animal à lécher la zone atteinte pour faciliter la cicatrisation et éloigner les insectes, des conditions climatiques, de la quantité de sang perdue (les pistes de sang sont parfois très abondantes sur les 1er mètre avec ce type de blessure, sang de venaison, très rouge).

Le tir d’Apophyse : c’est la zone située légèrement trop en avant de l’axe « cœur – poumons » et au dessus de la colonne (au niveau du cou). Une flèche traversant l’animal à cet endroit n’est pas mortelle. Vous aurez bien souvent du sang sur les premiers mètres, rapidement de moins en moins de sang…. Puis plus rien ; vous ne retrouverez pas l’animal ou il era « relevé » avec un chien de sang qui ne parviendra pas à le « coiffer ». La probabilité de survie est très forte dans ce cas. Point « rouge » sur la vue du chevreuil ci-dessous.

Ces différents constats peuvent aussi varier en fonction du type de lame utilisée (2 lames, 3 voir 4 lames), sans rentrer dans des détails techniques, plus il y a de lames, plus l’hémorragie sera (a priori) importante et plus il y a de chance de sectionner une grosse veine ou des organes vitaux.

Les lames articulées, désormais autorisées en France sont d’une efficacité redoutable. Les lésions, du fait de la largeur de coupe, sont extrêmement impressionnantes. Attention cependant, ce type de lame est pour l’heure réservé aux utilisateurs d’arcs à poulies du fait de la quantité d’Energie Cinétique nécessaire à une ouverture correcte.

Mais, in fine : il faut surtout conserver a l’esprit que rien ne vaut une bonne atteinte…

Dans tous les cas : une recherche avec un chien de sang est impérative en cas d’animal blessé non retrouvé.

Pour conclure, il me parait important de préciser que tout ceci ne se veut bien sur pas exhaustif. Il s’agit simplement du fruit de mon expérience bien sur, mais aussi de celle de nombreux archers avec lesquels j’ai pu échanger.